Locke & Key : certaines clés ouvrent bien plus que des portes ...

Ciné - Séries Publié par June le


Hello les geekous, on se retrouve plus d'un mois après mon dernier article. Peu de sorties intéressantes à mon goût ces derniers temps (sauf pour la claque “1917” dont je n’ai pas parlé ici). Je suis pourtant tombée sur quelque chose qui a retenu mon attention ces derniers jours. J’ai découvert par hasard Locke & Key sur Netflix alors que je cherchais désespérément quelque chose à me mettre sous la dent.

Vous aurez sûrement remarqué mais les synopsis Netflix sont très généralement mauvais et parfois même divulgâchent l’intrigue (ce que j’aime cette francisation de “spoiler” <3). Je lis celui de Locke & Key et j’avoue qu’il ne retient pas franchement mon attention :

Après le meurtre de leur père, trois enfants emménagent avec leur mère dans une maison de famille où ils découvrent des clés magiques aux pouvoirs extraordinaires.

Mais puisqu’il est déjà 22h15 et que “oh ça va on va passer plus de temps à chercher un truc à regarder qu’à le regarder si ça continue”, je décide de lancer le premier épisode.

Derrière ce (court) synopsis, j’imaginais une série SF/ horreur kitsch remplie de jumpscares et d’adolescents en rute. Et bien laissez-moi vous dire que c’est tout à fait ça … mais que c’est excellent. Je vous épargne le trailer qui spoile 80% de la série :)

Keyhouse : la charmante maison hanté

Locke & Key c’est l’histoire de la famille Locke qui part de Seattle après avoir vécu un drame sans pareil. Rendell, le père de famille vient de décéder et la petite famille décide d’aller s’installer à Matheson, un village paumé et de vivre à “Keyhouse”, la maison de famille du papa.

La maman Nina prend la rénovation de la vieille bâtisse très à cœur et espère pouvoir retrouver une certaine gaieté de vivre. Les enfants quant à eux, sont très affectés par la mort de leur père et peinent à trouver leur place parmi leurs nouveaux camarades du lycée. On a Tyler, la majorité sur le point d'arriver, qui tente tant bien que mal de faire le tri dans ses émotions; Kinsey, l’adolescente traumatisée par ce qu’elle a vécu et Bode (à prononcer "Bodi" et pas "Baude"), le petit dernier, resté dans la candeur de sa jeunesse. Rendell,  le père était resté très secret sur son enfance et plus particulièrement sur ses liens avec sa famille et avec Key House.

Ce qu’il reste de Key House c’est des contes et légendes qui lui confèrent le surnom de “maison hantée” et semble avoir été le théâtre de drames affreux. Non loin de là, une caverne aurait emporté plusieurs adolescents 25 ans en arrière, on parle même de créature marine … L’intérieur de la maison ainsi que le puits juste à côté est le terrain de jeu de Bode, qui dans la fleur de l’âge, adore s’inventer des histoires. Il fait la rencontre de la dame dans le puits qu’il appelle “‘Echo”. Elle lui indique que la maison contient des clés aux pouvoirs magiques. Ces clés murmurent lorsqu’ils s’approchent d’elles, c’est comme ça qu’ils peuvent les trouver.

Locke & Key : le fruit d'un esprit pas comme les autres

Locke & Key est une série originale Netflix qui se base sur un roman graphique de Joe Hill et Gabriel Rodriguez. Ces deux noms ne vous disent peut-être rien mais Joe Hill, qui gère la partie écriture, est le fils d’un des plus grand auteur du monde … le bien nommé Stephen King. Avec des gènes comme les siens, on peut imaginer que Joe a le sens de l’intrigue et de la frousse bien affuté.

Extrait du comic d'origine écrit par Joe Hill et Gabriel Rodriguez

Soit dit en passant, il est également à l’origine du livre qui a permis la réalisation du film Horns par Alexandre Aja en 2014. Ca ne vous dit rien ? Horns, c’est ce film dingue où Harry Potter … pardon … Daniel Radcliffe se voit pousser des cornes sur les tempes et peut faire faire ce qu’il veut à n’importe qui. Ceux qui savent, savent hein ?

La série, bien que très acidulée par la patte américaine de Netflix, reprend certains éléments graphiques du roman de base. La maison très lugubre, l’univers coloré et déglingué des univers lorsque la clé de Tête est utilisée … tout ça ressemble fort aux genres de scènes que l’on voit dans les romans graphiques (il y a fort longtemps, on avait eu l’adaptation en série d’Utopia sur le même plan). Et les romans graphiques / comics, on adore ça chez Geekmick. En témoigne l’article que j’avais écrit quand l’excellente série Amazon The Boys était sortie.

La fratrie Locke de gauche à droite : Bode, Kinsey et Tyler

Un style déjà vu mais maîtrisé

Dès les premier épisodes, j’ai très vite comparé Locke & Key à la saga Narnia. C’est vrai quoi … Trois enfants dans une grande maison, de la magie, des mondes parallèles. D’ailleurs, le rapport à Narnia est évoqué plusieurs fois dans la série notamment lorsqu’ils trouvent une immense armoire fermée à clé dans le sous-sol. Et je dois dire que j’aime assez bien le fait qu’on en parle dans la série, un petit pied de nez en mode “ouais ça ressemble à Narnia et alors ? Vous kiffez quand même hein ?”.

Locke & Key rappelle pleins d’autres choses et emprunte différents styles. Ainsi, au fur et à mesure des épisodes, on passe de la comédie au drame. J’avoue avoir versé une mini-larme à deux reprises tant les histoires sont bien construites. Le petit garçon, Bode, est très attachant et à bien des égards il m’a rappelé Captain Spirit. Il faut croire que l’insouciance de l’enfance me manque un peu. L’épisode où Bode essaye la clé de tête m’a rappelé mon enfance où tout était potentiellement un jeu (passion déclencher une guerre entre mes Barbies et les Action mans de mon frère). L’intrigue autour de Sam Lesser est, elle aussi, captivante et l’acteur joue plutôt bien l’ado torturé complètement paumé.

Si on y réfléchit un peu plus et en extrapolant largement, chacun des personnages peut représenter une façon de faire le deuil d’un être cher. Et c’est précisément sur ce point là que ça me rappelle autre chose : The Hauting of Hill House, dont on avait longuement parlé ici. On a alors Bode, crédule, qui serait prêt à faire n’importe quoi pour pouvoir passer un peu de temps avec son père. Kinsey, bloquée dans le passé qui n’arrive pas à avancer et est traumatisée par le manque. Tyler, le grand frère, assume son nouveau rôle de maître de maison et s’affiche fort aux yeux de tous pour ne pas perdre la face. Et au milieu de tout ça, Nina la maman tâtonne doucement ses émotions jusqu’à ne plus du tout les contrôler et retomber dans certaines déviances.

Une histoire bien ficelée

J’avais vraiment peur que ça se termine mal et qu’on ait très peu de réponses à nos questions comme cela arrive souvent dans les séries à énigmes/mystères. Soyez rassurés, les réponses à vos questions sont expliquées de façon très claire grâce à des flashbacks. Et l’histoire tient réellement debout. Les épisodes 9 et 10 sont en grande partie des explications de tous les mystères de Keyhouse. J’ai vraiment aimé cette résolution et plus particulièrement cette fin ouverte mais qui peut aussi, se suffire à elle-même.

Et j’ai eu mon moment frisson <3 Disons que certaines créatures font vraiment peur et que cette histoire mignonnette de clés magiques prend un détour assez horrifique que j’ai adoré ! Certaines clés n’ont été que très brièvement évoquées alors j’espère qu’on aura le droit à une saison deux pour en savoir plus. Surtout qu’à la fin, on a très envie de suivre la famille Locke pour un nouvel épisode ! Espérons juste que Netflix ait fait assez d’audience pour que la série soit renouvelée pour une deuxième saison et que les acteurs/enfants ne grandissent pas trop vite. Le casting est d’ailleurs très réussi, on a presque l’impression qu’ils ne jouent pas un rôle. Mention spéciale pour Kinsey, l’adolescente fragile qui se transforme en tornade ultra-badass <3 Le petit Bode n’est pas en reste puisqu’on retrouve le petit Georgie du remake de Ça sorti en 2017.

Côté fidélité au comic, je ne peux pas me prononcer mais d'après ce que j'ai pu voir, c'est extrêmement différent. J'ose imaginer que les fan du comic trouvent cette adaptation ratée - à cause de cette patte acidulée made in Netflix. Mais je me trompe peut-être ... Qu'en avez-vous pensé vous ?

Note globale

4/5

Les plus :

  • L'originalité de l'intrigue (des clés magiques puta*n)
  • De très bons enfants/acteurs
  • Un très bon rythme au cours des 10 épisodes

Les moins :

  • Si vous en trouvez, faites moi signe.
  • En attendant, on croise les doigts pour une saison deux !

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June

À propos de l'auteur de l'article : June

Bébé licorne-chat chez Geekmick. Passionnée de cinéma et de science fiction depuis son plus jeune âge grâce à papa fan de jeux vidéos. Biberonnée à Tomb Raider et Syberia. Aime : les mindfucks dans les films, cette impression de ne plus savoir vivre quand tu as fini une série et les chats (partout tout le temps). Particularité : sait placer habilement en chaque fin de soirée une compilation de deux heures de lolcats sur YouTube. Expression fétiche : le « tu vois » des connasses en fin de phrase. Secret honteux : a vu Moulin Rouge près de 176 fois. Sachez que Le chat est à June ce que la licorne est à Violaine.

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