Test PC - The Council Episode 1 : The Mad Ones... Soirée enquête virtuelle

Jeux Vidéo Publié par Violaine le


De prime abord, The Council ressemble à s'y méprendre à un jeu Telltale. Or si vous avez suivi mes péripéties sur le dernier Telltale que j'ai pu tester, Batman The Ennemy Within (ouais, je me suis arrêtée là), vous savez que c'est plus trop ma came. Trop passif, trop prévisible, trop de QTE bidons... Heureusement, le petit studio bordelais au doux nom de Big Bad Wolf m'a semblé vouloir se démarquer avec sa patte RPG et sa jolie direction artistique. Les quelques retours positifs reçus sur ma page facebook (merci les geekous !) ont fini de me convaincre. C'est avec une énorme curiosité et impatience que j'ai acheté tête baissée le season pass pour me lancer dans son unique épisode disponible pour le moment : The Mad Ones. Ai-je bien fait d'agir sous l'impulsion ?

Louis, fils de Riche(t)

The Council annonce les couleurs dès les premières minutes avec une introduction mère-fils efficace qui nous en dit long sur ce duo de choc mais aussi sur les conséquences - plus ou moins importantes - de nos actes. Ceux qui finiront avec une balafre sur le pif (comme le Geek) pourront interpréter ça comme un avertissement pour la suite des événements.

20 janvier 1793. Soit un mois après ce petit fight en famille contre votre ennemi Von Borchert. Vous, Louis Mauras de Richet, êtes en route, ou plutôt en barque, pour la mystérieuse île privée de Lord Mortimer au large des côtes anglaises. Seul le grand gratin mondial a la "chance" d'y mettre les pieds. Lord Mortimer a fait une exception pour vous en vous invitant suite à la disparition sur l'île de votre célèbre mère, Sarah Faustine de Richet.

Aristocrate française et reine de l'occultisme,  Sarah Faustine est à la tête d'une des sociétés secrètes les plus importantes : l'Ordre Doré. Société dont vous faites également partie et dont vous pourriez bien reprendre la tête si maman estime que vous le méritez. Ouais, un vrai fils à maman notre Louis de Richet.

En sachant que votre mère avait infiltré la réception mondaine pour remonter la piste de votre ennemi Von Borchert, sa disparition et l'invitation lancée par Lord Mortimer est moyennement rassurante.

D'ailleurs, l'île de Mortimer n'a d'accueillant que le bruit de l'eau... Comme dirait Louis de Richet l'île "ressemble plus à un caillou qu'à une île paradisiaque".  Le manoir de Lord Mortimer est situé tout en haut d'un gros tas rocheux et n'est atteignable que par un chemin pentu et biscornu ! On se demande bien où la mère de Louis peut trouver la place pour faire du bivouac, comme en témoigne les victuailles qu'elle a planqué ça et là. La décoration du manoir est quant à elle assez intimidante, même le petit livre de chevet de la chambre, l'Enfer de Dante, semble nous lancer un avertissement, "toi qui entre ici abandonne toute espérance".

Les lochettes de (l'Archi)duchesse

Heureusement, le crépitement du feu de cheminée vient apporter un peu de chaleur à tout ça. Sans parler des lochettes de l'archi Duchesse... Je savais pas qu'elles s'habillaient aussi sexy par temps d'hiver à l'époque. Et encore, je vous ai pas dit à quel point notre Duchesse adorait se balader en bustier porte jarretelle !

Mais détournons un peu le regard. Ce petit feu de cheminée d'accueil est l'occasion de rencontrer le beau linge du 18ème avec qui vous vous apprêtez à passer quelques jours : outre la jolie duchesse, vous aurez l'honneur de tailler une bavette avec George Washington, déjà président des states, ouioui. Sans oublier aussi la fille de John Adams et Napoléon Bonaparte, encore jeune soldat, avec son abominable accent frrrrançais (le jeu est en anglais, sous-titré français) qui vous rejoindra plus tard. Que du beau monde on vous a dit !

Petites confessions nocturnes avec George... Washington

Comme dans une bonne soirée enquête (que je vous ai déjà défini lors de ma toute première soirée enquête ici), vous et les PNJ disposez chacun de vos propres secrets, vulnérabilités exploitables et immunités. Il vous revient de décider avec qui vous comploterez et avec qui vous déciderez de partager quelques secrets. De même, vous allez devoir vous adapter tel un caméléon aux traits de caractère - volontairement prononcés pour vous faciliter la tâche - de vos interlocuteurs.

Car en plus des quelques énigmes simples mais bien ficelées du jeu, vous allez de nombreuses fois devoir vous confronter aux autres. Ce qui n'est pas sans rappeler les joutes verbales de Monkey Island, en plus sérieux évidemment. A vous de jouer les caméléons en adoptant vos réactions à votre interlocuteur : un Jacques Péru agressif ne réagira pas de la même façon qu'une Duchesse un brin allumeuse à vos tentatives de négociation... Parfois, vous n'aurez d'autres choix que de reculer faute de compétence suffisante. C'est là que la notion de RPG intégrée par Big Bad Wolf va prendre tout son sens !

Dès les premières minutes de jeu vous allez en effet devoir choisir votre classe : diplomate, occultiste ou détective. Moi qui adore les Sherlock, vous vous doutez que j'ai choisi Détective afin d'avoir plus de compétences en enquête. Notez que vous pouvez évidemment avoir accès à l'ensemble des compétences des trois classes. C'est simplement que certaines vous seront plus ou moins accessibles selon la classe choisie : connaissances en politique lorsqu'on est diplomate, compétence en manipulation lorsqu'on est occultiste, ou encore en psychologie lorsqu'on est détective.

L'épisode se divise en différents chapitres qui démarrent systématiquement par une répartition de vos nouvelles compétences sur un arbre que l'on pourrait tout à fait retrouver dans un RPG.  Chaque nouveau chapitre vous permet également de choisir un nouveau livre à lire pour améliorer vos connaissances et compétences dans un domaine précis. Vous pouvez donc sans scrupules piquer tous les livres que vous trouverez dans le manoir.

La charrue avant les buffs

J'ai mis un certain temps à comprendre qu'utiliser une de mes compétences lors d'une confrontation ou d'une énigme me coûtait de l'énergie. Ce qui a provoqué une certaine frustration chez moi lorsque je me suis rendue compte que j'en avais un peu trop abusé pour cet enfoirrrré de Napoléon Bonaparrrrte et que donc je risquais d'en baver un peu plus pour la suite. D'autant plus que, comme on pouvait s'y attendre, certains dialogues et toutes les confrontations sont en temps limité. Imaginez-vous voir le temps qui défile (très très) vite et vous demander "ahhhh qu'est-ce que je fais bordel ? J'utilise une compétence ? Un joker pour pas "payer" ? Et sinon je lui dis quoi ???!!!!". Ouais ça rend un peu fou et ça empêche parfois de profiter pleinement du jeu.

Là où ça se complique vraiment c'est avec les buffs et debuffs** que j'ai moyennement utilisés. Comme dans tout bon jeu de rôle vous pouvez en effet utiliser des potions (de la gelée royale notamment) pour restaurer votre énergie, ou annuler un handicap. Pour cela, il vous faudra encore une fois fouiller les décors de fond en comble. Quand vous aurez l'impression d'avoir trouvé un item déterminant pour l'histoire il s'agira en fait d'une simple gelée royale à utiliser quand vous en aurez besoin. Ça casse un peu le délire. Etant dans un jeu d'aventure avant tout j'ai parfois tendance à foncer dans le tas sans penser à ce que ça va me coûter et j'aime cette spontanéité. Sans parler des fois où on vous fout les glandes en vous indiquant que vous venez de rater une opportunité lors de ce que vous croyiez être une cinématique. J'ai d'abord cru "mais merde, j'ai raté quoi" pour me rendre compte que c'était en fait par manque de compétence que j'étais passée à côté.

Ces petits couacs n'ont cependant pas suffit à gâcher le charme irrésistible de The Council (et non je parle pas de la Duchesse bande de pervers), dont la direction artistique est très soignée, si on met de côté les expressions faciales. Le fait que ce soit un huit-clos ne dérange absolument pas tant on aime se perdre dans les couloirs de son manoir. Je suis un peu retournée en enfance, lorsque je jouais à Versailles. Les amateurs d'oeuvres d'art emblématiques  du 15ème siècle au 18ème devraient être servi. Les autres, comme moi, ne pourront de toute façon pas résister à ses jolis décors et lumières tamisées. Le jeu offre également des doublages anglais d'une très grande qualité représentant parfaitement bien nos PNJ venant des quatre coins du monde.  Sans parler de sa petite musique tantôt intrigante, tantôt entraînante qui vient souligner le côté un peu "gauche" de notre personnage.

L'autre grande force de The Council, c'est son absence totale de Game Over. Non pas par volonté de simplifier le jeu mais justement parce qu'il vous laisse dans votre mouise si vous merdez. Vous pouvez tout à fait rater une confrontation ou même vous retarder à cause d'une énigme foirée. Mention spéciale pour ce moment où vous devrez déchiffrer un message et où le jeu vous laisse totalement libre d'utiliser tous les items que vous trouverez dans la pièce pour ce faire. J'ai trouvé ça très drôle et bien pensé. Pourvu qu'il y en ait d'autres.

EPIC FAIL

Même si The Council reste assez linéaire dans la progression, vous aurez souvent la possibilité de choisir entre deux alternatives comme suivre George Washington ou suivre Sir Gregory Holm. En fait, vos choix et vos ratés vont justement permettre de déterminer la suite des événements selon les liens que vous aurez su (ou choisi de) tisser ou non. Sachez par ailleurs que vous pourrez découvrir les conséquences de certains choix dès la fin de cet épisode... Ce qui permet à Big Bad Wold de terminer sur un plus ou moins gros cliffhanger qui donne très très envie de voir la suite. Ou plutôt les suites de l'histoire. Quelque chose me dit que notre Louis risque de prendre très très cher dans les prochains épisodes !

Retrouvez le walkthrough (non commenté, non filmé) du geek :

Note globale

8/10

En bref, si vous aimez les huit-clos historiques et politiques / êtes un adeptes des soirées enquêtes/murder party / avez un peu envie de changer des Telltale : ce jeu est définitivement fait pour vous ! 29€ le season pass complet de 5 épisode. Sachant qu'il faut compter environ 2h30 pour arriver à la fin de ce 1er épisode. Le double ou le triple si comme moi vous avez rejoué certaines scènes ou carrément recommencer l'épisode car votre fin ne vous convenait pas. Si on multiplie par 5 ça fait une bonne dizaine d'heures de jeu ce qui n'est franchement pas dégueu pour le genre ! Attendons de voir la suite avant de parler de véritable coup de coeur ! :)

Les plus :

  • Direction artistique soignée
  • Doublages anglais avec les accents qui vont bien au top
  • Des scènes bien funs
  • Enigmes bien ficelées
  • Les skills apportent un petit plus
  • La rejouabilité
  • Nos choix ont des conséquences directes

Les moins :

  • Les expressions faciales
  • Le système de buff & debuffs casse un peu le rythme

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Violaine

À propos de l'auteur de l'article : Violaine

Licorne en chef de Geekmick. Tombée dans les jeux vidéo à 8 ans avec Robocop Vs Terminator sur Megadrive et Tomb Raider sur PC. Aime ses chats Chappie et Balec. Particularité : humour gras, références douteuses et fâcheuse tendance à ponctuer toutes ses phrases de gros mots. Expression fétiches : "comme ma bite" "comme ma chatte" "c'est ce qu'il m'a dit hier" "balec" "putain" "bordel de cul". Secret honteux : Tous ses amis lui offrent des licornes mais en vrai à la base, elle cherchait juste un truc kitsch pour le logo de Geekmick.

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