[Test PS4] Tales from the Borderlands, S1 : le pari gagnant (et poilant) de Telltale
Jeux Vidéo Publié par Violaine le
Il y a un peu plus d'une semaine, Telltale Games s'est enfin décidé à sortir les sous-titres français de Tales From The Borderlands. Alors que le cinquième et dernier épisode de la saison 1 était sorti le 20 octobre 2015 sur PS4, je commençais à plus trop y croire... Pas que je sois fâchée avec la langue de Britney Spears mais bon, avec les dialogues minutés et toutes les cinématiques j'avais un peu du mal à suivre !
Plus aucune excuse donc pour ne pas tester ce spin-off du jeu original de Gearbox, Borderlands, auquel je n'ai jamais joué (je sais avouer mes tort, les rares fois où l'occasion se présente). Mais vous commencez peut-être à me connaître : à l'envers j'adore faire les choses.
Plutôt habitués à miser sur des licences type séries / comics avec The Walking Dead, The Wolf Among Us, et plus récemment Games Of Thrones, Telltale Games a misé encore plus gros en adaptant une licence FPS à succès... en point-and-click ! Il fallait oser ! Enfin, fallait-il vraiment ? Oui (je suis nulle en suspense).
Les loosers à Pandore
Pour les fans de la saga, l'histoire de Tales From The Borderlands se situe juste après les événements de Borderlands 2 et la chute du célèbre Beau Jack. Vasquez, un type pas très sympa, vient de prendre de force la tête d'Hyperion sous les yeux impuissants de Rhys, le sympathique looser que vous allez jouer. A la place de la promotion qui lui était dûe, Rhys repart brecouille avec un poste d'assistant-concierge (il lave les poubelles quoi) et une grosse patate dans la goule. Bien décidé à se venger, il décide avec son ami Vaughn, expert comptable, de détourner dix millions de dollars de la compagnie pour acheter une fameuse clé d'Arche à un certain August avant Vasquez.
Leur route va croiser celle de Fiona, deuxième personnage jouable (youhou la parité est respectée) vivant à Pandore, qui prépare l'arnaque du siècle. Avec l'aide de son père adoptif Felix, et de sa soeur Sasha, elle refourgue une fausse clé d'Arche à l'Auguste en question.
Un peu maladroits mais non moins attachants, Rhys et Vaughn vont ainsi se retrouver en plein coeur de Pandore, planète laissée à l'abandon, en proie aux bandits et à la faune dangereuse. Un changement assez brutal pour nos héros qui vont devoir se battre pour "de vrai" alors qu'ils sont plutôt habitués aux combats de pistolets... avec les doigts. D'ailleurs, une scène mythique et hilarante de l'épisode 4 vous apprendra l'art du finger gun fight. Heureusement, leur précieux robot-chargeur, arme trop badass que tous les geeks aimeraient avoir, leur évitera de finir en viande de skags.
Et puis si Rhys et Fiona sont loin de venir de la même planète (au sens littéral), ils vont être contraints de travailler ensemble et les Team Rhys et Fiona vont finalement s'avérer plus que complémentaires.
Kidnappés par un mystérieux homme masqué, nos deux héros principaux vont devoir raconter tout le détail de leur aventure. Ce qui promet de grands moments de contradictions et de rire, notamment lorsque Fiona va contredire la version un poil trop héroïque de Rhys.
It's a mad world
Moi qui ne suis pas une grande connaisseuse de la saga Borderlands, j'ai tout de suite été séduite par un univers post-ap qui n'est pas sans rappeler celui de Mad Max. Les bandits, complètement débiles et déglingos, auraient pu s'enduire le visage de chrome en criant "WITNESS" que je n'aurais pas été surprise.
Sans parler des rencontres toutes plus improbables qui vont se succéder tout au long du jeu. Pour chacune d'entre elles, le jeu est mis entre parenthèse pour introduire votre interlocuteur avec la petite anecdote qui va bien et peut parfois s'avérer utile (par exemple : "ne lui parlez surtout pas de sa coupe de cheveux" => conseil que je n'ai évidemment pas suivi). C'est drôle, parfaitement adapté à l'univers et surtout ça donne un rythme intéressant à l'histoire.
Les fans de Borderlands devraient d'ailleurs reconnaître une bonne partie des personnages puisque Tales From The Borderlands est rempli de clins d'oeil et de références à la licence. Ce qui n'empêchera pas aux autres, comme moi, de prendre plaisir à les découvrir et de surtout bien se poiler. Car Telltale Games, dont l'humour est déjà bien présent dans la plupart des créations, a souhaité respecter l'univers et l'humour débile des Borderlands. A ce sujet, pour ceux qui auraient été triste d'assister à la chute de Beau Jack dans Borderlands 2, sachez qu'il réapparaît assez vite dans l'histoire et d'une bien drôle de façon !
Outre les intro de personnages, les introductions d'épisodes et l'ensemble des (nombreuses) cinématiques ont été particulièrement soignés. Chaque épisode est introduit après quelques minutes de jeu avec des plans pleins d'humour (le ralenti sur Rhys qui perd sa chaussure est à mourir de rire) et la petite musique qui va bien. L'épisode 1 débute avec Easy Burnin' de Jungle, qui colle parfaitement à l'univers (et puis j'adore ce groupe).
Pour tout le reste de la bande son, aux allures tantôt pop tantôt western, c'est un sans faute ! Vous pouvez l'écouter en entier sur Youteub.
Graphiquement, Telltale Games n'a pas eu à changer ses habitudes puisque Gearbox utilisait déjà le modèle cel-shading pour les Borderlands. On aime ou on aime pas, personnellement j'y ai pris goût depuis The Wolf Among Us. On note quelques petits bugs techniques (désynchronisation labiale, ralentissements par moment...) mais la diversité des décors (galaxie, désert, forêt...) parvient aisément à nous les faire oublier.
J'fais le cerveau, tu fais les muscles !
En passant d'une licence FPS à un point and click, on peut bien se demander à quoi va ressembler le gameplay de Tales From The Borderlands. Bon ne nous emballons pas, celui-ci est bien évidemment assez limité.
Aux prémices de leur aventure, nos deux geeks sont loin d'être des pros du combat, vous aurez donc le plaisir de dégainer votre robot-chargeur et de bourriner facilement vos ennemis. BIM, Geek Pawa ! Dommage que cette fonctionnalité bien fun n'ait pas été davantage exploitée, car finalement Rhys ne sort que très rarement son interface tout au long de l'aventure et les choix d'optimisation sont assez limités.
Autre fonctionnalité de Rhys, pas toujours utile mais toujours très drôle : son oeil bionique. A l'aide de celui-ci vous allez pouvoir parcourir les décors et en apprendre plus sur les personnes et éléments qui vous entourent. Avec toujours des petites anecdotes marrantes. Surtout gadget, ce petit plus vous aidera de temps en temps à résoudre certaines "énigmes".
Fiona, son truc à elle c'est de récupérer et voler de l'argent. Tout au long du jeu, vous aurez un oeil sur son compte en et pourrez ainsi faire chauffer la carte pour profiter d'achats bonus plutôt sympa (une nouvelle tenue, un nouveau design pour la caravane...).
Pour le reste, vous devrez bien évidemment faire de nombreux choix à travers de nombreux dialogues minutés et leur lot de répliques hilarantes et de bonnes punchlines qui font mal. Ces choix sont avant tout là pour vous fait rire et n'ont pas de réel impact sur l'histoire, ils vous permettent surtout de façonner la personnalité de votre personnage. Et il faut avouer que c'est plutôt appréciable de pouvoir tantôt adopter l'attitude du plus gros des trouduculs, et tantôt la jouer plus calme, voire séducteur. Qui sait, peut-être bien qu'il y aura de l'amuuuur dans TFTB ?
Comme dans tout bon point and click qui se vaut, vous avez bien évidemment un inventaire vous permettant de ranger des trucs plus gros que vous. Mais celui-ci n'est là que pour être consulté et ne vous servira malheureusement à rien puisque les personnages utiliseront automatiquement l'objet en question au bon moment. On est bien loin de l'époque des casse-têtes et combinaisons d'items improbables et ça commence cruellement à me manquer dans les "point and click" d'aujourd'hui.
Non, tout bon point and click actuel a son lot de QTE. Difficiles de les rater puisque celles-ci sollicitent surtout votre réactivité. Mais l'essentiel c'est que l'on ne s'ennuie pas puisque l'on apprécie tout simplement d'interagir lors des cinématiques à la fois drôles et haletantes. Mention spéciale pour la scène de la Course de la Mort, sorte de destruction derby avec de la grosse dubstep et des adversaires déglingos. Sans doute un des moments les plus jouissifs du jeu, avec le combat final que je vous laisserai le plaisir de découvrir.
Bref, on est plutôt dans l'expérience narrative interactive avec un bon dosage entre phase d'exploration & QTE variés mais malheureusement trop peu d'énigmes... Je suis nostalgeek du bon vieux temps. Heureusement, on se poile du début à la fin et on s'attache à tous les personnages que l'on voit évoluer au fil des épisodes.
Nul besoin donc d'avoir joué aux Borderlands pour passer un très très bon moment, trop court (environ 10h de jeu, soit 2h par épisode si vous êtes une fouine comme moi) mais intense ! Ce que j'aime avec les adaptations de licences, c'est justement qu'elles permettent de croiser des univers, des supports ou dans le cas présent, un gameplay. Et moi qui ne suis pas une fan de FPS, je pourrais bien me laisser tenter par les Borderlands. Telltale Games a donc bien réussi son coup !
Et en plus, y'à une licorne !
- Poilant du début à la fin
- Des personnages attachants
- La diversité des décors
- Le respect de l'univers Borderlands, totalement décalé & badass !
- Une bande son western & pop au top (avec Jungle !)
- Des QTE variés
- Y'a une licorne
- Des doublages de qualité
- Enfin une VO sous-titrée en français
- Trop peu voire pas d'énigmes poussées
- Un inventaire inutile
- Quelques petits bugs techniques