Test PS4 - Detroit : Become Human, l'oeuvre ultime de Quantic Dream !
Jeux Vidéo Publié par Violaine le
Si vous me connaissez un peu, vous savez que je suis une grande fan des jeux Quantic Dream, et plus largement des jeux vidéo à choix. Si Geekmick avait existé à l'époque d'Heavy Rain ou même de Beyond Two Souls (même si, celui-ci m'a moins marqué) ou même de Farhenheit (mais là j'aurais été un peu jeune), vous en auriez beaucoup entendu parler ici. Après pas moins de cinq années sans aucun Quantic Dream à me mettre sous la dent, je commençais un peu à être en manque. Heureusement, le 25 Mai 2018, le jeu que j'attendais depuis la toute première démo vidéo de Kara en 2012 est enfin sorti : "Detroit : Become Human".
Alors forcément, après 5 ans d'attente, j'avais à la fois très peur et hâte de voir ce que le studio nous préparait pendant toutes ces années de travail. Et si cette mystérieuse Kara allait vraiment faire partie du prochain jeu de Quantic Dream. J'ai même embarqué ma playstation 4 dans le Sud pour pouvoir y jouer le jour de sa sortie chez ma mère (quoiiiii il faisait pas beau !), c'est dire !
Alors, est-ce que ça valait la peine d'en faire tout un pataquès ? Ne laissons pas durer le suspense qui n'en est pas un : Oui, définitivement OUI.
Äkta människor
C'est une jolie androïde blonde au regard smokey qui m'accueille pour me demander quel niveau de difficulté je souhaite. On m'explique qu'avec le niveau facile, je vis mon aventure kikil sans prendre le risque de perdre un perso. Bien évidemment j'ai opté pour le niveau expérimenté. Je vous déconseille de choisir la facilité, ce serait dommage puisque 1) je vois difficilement comment c'est possible de survivre en faisant certains choix 2) je trouve que c'est aussi là que repose tout l'intérêt du jeu. C'est ce qui rajoute cette petite dose de stress qui rend encore plus difficile la moindre de nos décisions. Vivons heureux, vivons dangereusement !
Ceux qui ont apprécié la série suédoise Real Humans, ou äkta människor, devrait vite accrocher au scénario de Detroit : Become Human. En effet, le jeu vous plonge en 2038 dans la ville de Détroit, dont la situation économique battait de l'aile jusqu'à ce qu'elle devienne la capitale mondiale de la production d'androïde. Ces androïdes ont sauvé l'économie de la ville mais pas tellement la situation de ses habitants... Au boulot, ces derniers se sont tous fait peu à peu remplacer par les "machines". Détroit bat donc tous les records en termes de chômage... et aussi en grammes de red ice consommés (un peu la blue meth de Détroit). Ô Joie.
Pour ces raisons, nos pauvres androïdes qui n'ont rien demandé, sont détestés de tous, ou presque. Vous allez vivre cet injustice à travers 3 androïdes jouables : Connor, androïde envoyé pour enquêter sur des crimes commis par des androïdes ; Kara, androïde chargée de s'occuper du ménage et d'une petite fille nommé Alice à la place d'un père démissionnaire et toxico; et Marcus, androïde le mieux servi puisque travaillant au service de Karl, un peintre paraplégique qui le considère comme son fils.
Comme dans Real Human, nos androïdes vont très vite vouloir s'émanciper. Et cette volonté va se propager à la vitesse de l'éclair. La cause de ce chamboulement ? Un mystérieux logiciel semble corrompre leur habituelle docilité. Certains androïdes seraient en train de s'opposer à leurs maîtres en allant jusqu'à les tuer... On les appelle les "déviants", et c'est surtout à travers les enquêtes de Connor, notre chasseur de déviants, que vous allez en rencontrer... et décider de leur sort. Ce qui va déterminer si vous serez un Connor ou un véritable Connard.
3 personnages, 3 destins (plus ou moins libres)
Dans Detroit : Become Human, on ne peut vraiment pas dire que les choix sont illusoires ! Dès les premiers chapitres, tout de suite après avoir pleuré devant la beauté des graphismes, on pleure devant tout ce qu'on aurait pu faire différemment. On se mord les doigts en découvrant l'arbre des possibles du chapitre tout juste achevé. D'autres fois, on apprend au détour d'une conversation que certains amis y ont en fait laissé un personnage (coucou June, coucou Le Geek)... On se dit qu'on s'en sort finalement pas si mal. D'autant plus que dans Detroit : Become Human certains QTE peuvent vraiment s'avérer punitifs. Rien de bien insurmontable, mais pour peu que vous soyez fatigué ou peu attentifs au moment où vous y jouerez, cela pourra vous coûter cher.
Notez que l'on ne vous communique bien évidemment pas le nom des séquences alternatives du genre "Trucmuch meurt devant les yeux de Marcus" pour ne pas spoiler ceux qui souhaiteraient recommencer l'aventure. C'est seulement en discutant avec vos potos que vous en apprendrez plus sur les différentes possibilités. Seuls les différents chemins que vous auriez pu emprunter pour arriver à votre fin vous sont montrés. Ce qui est déjà assez funs : vous pourrez parfois découvrir au travers des statistiques de vos amis qu'ils ont une approche plus ou moins bourrine pour parvenir à leur fin...
L'arborescence a en tout cas le mérite de nous montrer les chapitres à embranchements multiples, où vos choix et exploits sont déterminants pour la suite... mais aussi ceux qui sont à l'inverse bien plus linéaires.
En effet, si vous allez devoir faire beaucoup de choix compliqués en un temps limité (j'ai dû mettre le jeu en pause plusieurs fois pour réfléchir... #tricheuse), à d'autres moments du jeu il sera étonnant (un brin frustrant aussi) de ne pas pouvoir participer au choix de votre personnage. Sans rentrer dans les détails, je n'ai pas compris pourquoi Connor a voulu cacher une certaine info à Hank sans que je puisse intervenir. J'ai été aussi étonnée d'un autre passage où Kara choisit d'accorder sa confiance à quelqu'un sans même me demander ce que j'en pensais. Merde quoi, depuis quand ils ont un libre arbitre nos p'tits androïdes ?! On ne fait pas non plus tout ce qu'on veut dans Detroit : Become Human et les murs imaginaires avec un gros stop rouge rappelant votre objectif seront aussi là pour vous le rappeler : vous restez un androïde avec une tache à accomplir. C'est d'ailleurs peut-être ce qui complique un peu l'attachement à ces derniers par moment.
Kara Connor ?
Les passages avec Connor restent de loin les plus intéressants aussi bien au niveau des dialogues que du gameplay. L'androïde flic docile et loyal est bien plus dur à sheitaniser que ses deux autres camarades. Et c'est ce qui fait de lui le personnage le plus riche de l'histoire à mes yeux. Une réelle liberté vous est donnée dans la façon de gérer son équilibre entre humanité (et l'éloigner de sa fonction première) et automatisme. Les chapitres avec Connor sont rarement ennuyants puisqu'ils sont souvent composées d'enquêtes et analyse et d'une bonne grosse course-poursuite, le tout ponctué par le magnifique duo Hank - Connor.
Duo qui pourra être aussi bien touchant qu'hilarant selon votre façon d'appréhender ce gros nounours. Hank est d'ailleurs un des rares personnages 200% humain du jeu. Il correspond parfaitement à tous les clichés du flic torturé alcoolique et antipathique que l'on a pourtant envie d'aider et d'adorer. Un vrai humain, et comme ils se font eux aussi très rares dans Detroit (on n'oublie pas l'adorable Rose que vous croiserez tôt ou tard), il est important de le souligner.
A l'inverse, on regrettera que les chapitres avec Kara se résument à se cacher et prendre soin d'une petite fille, lui chercher un coin chaud, lui trouver à manger, la rassurer... On n'est pas venu ici pour materner okayy ? Sans rire, c'est quand même la seule femme qu'on peut jouer dans le jeu. Déjà le sexe féminin est minoritaire, mais si en plus il est cloisonné à son rôle de maman... Et si en plus on vient nous sortir que les androïdes femmes peuvent elles aussi développer un instinct maternel, que c'est ça peut même devenir leur seule raison de vivre (on nous le rabâche quand même pas mal). Mini-douche froide de ce côté là.
Les chapitres avec Marcus quant à eux, sont remplis de stratégie, d'escalades et de choix assez manichéens mais pour autant assez difficiles. Ce sont les chapitres où j'ai pris les plus grosses claques visuellement et émotionnellement parlant. Les graphismes du jeu à pleurer sont d'autant mieux mis en valeur à travers les nombreux plans contemplatifs de ces derniers. Le tout avec une bande-son planante et toujours à propos. Mention spéciale pour ma petite scène de fin à moi qui ont fait tomber quelques larmichettes sur ma manette... je n'en dirai pas plus.
Puisque je vous parlais du son, je tenais aussi à souligner la qualité de la version française qui est franchement loin d'être dégueux. Les gars de la localisation ont vraiment fait un très bon travail de ce côté là ! Je n'ai même pas été tentée d'essayer avec la VO, peut-être pour le prochain round...
Car une chose est sûre, il y aura un, voire plusieurs, run. J'ai eu une fin qui me satisfait pas mal, je pourrai me contenter d'aller regarder des let's play des fins alternatives, mais j'ai envie de revivre l'expérience moi-même. Regarder le Geek jouer après ma partie m'a convaincu qu'on pouvait vraiment avoir une histoire sur mesure avec des scènes très différentes. Même si ça doit me coûter 10x2 heures de jeu, je le referai donc. Quand on aime on ne compte pas ! Et puis, il va bien falloir patienter avant la suite de Detroit : Become Human... Quoi ? Bien sûr qu'il y en aura une !
On remercie les épouses (oui les femmes sont malheureusement encore et toujours rares dans l'industrie du jeu vidéo..) et familles des développeurs de Quantic Dream qui ont pu gérer les crunch times de leurs maris pour qu'ils puissent sortir cette pépite. Ce jeu est tellement un chef d'oeuvre qu'on n'ose même pas imaginer les heures supp et heures supp de travail qu'il y a eu derrière pour en arriver là... Tout ça n'aura pas été vain. #JeanMichelRabatJoieMaisPasTrop
Les plus :
- Bordel qu'est-ce que c'est beau
- Des CHOIX et des VRAIS bordel !
- J'ai versé ma larmichette ce qui est assez rare pour le souligner
- La bande-son est toujours aussi ouf
- 10h de jeu c'est franchement pas dégueux
- L'arborescence alléchante en fin de chapitre
- La rejouabilité de ouf
- Je vais m'en rappeler longtemps
Les moins :
- La représentation de la femme dans le jeu (soit elle pense qu'à se castagner, soit elle pense qu'à changer des couches...)
- J'en trouve vraiment pas d'autres