Tell me why : happant mais pas transcendant

Jeux Vidéo Publié par Violaine le


Décidément, contrairement à moi et mes tests jeux vidéo, les équipes de DONTNOD ne chôment pas en ce moment ! Seraient-ils en train de devenir le nouveau Telltale Games du Jeux Vidéo ? Davantage emballée par leur prochain projet Twin Mirror, j’ai failli totalement passer à côté de Tell me why. Quand j’ai vu que le jeu était gratuit en souscrivant au Xbox Game Pass qui est à seulement 1€ le premier mois (et que je me suis empressée de résilier), je me suis dit qu’il était dommage de passer à côté. Comme on dit, c’est toujours meilleur quand c’est gratuit ! Alors, que vaut cette suite ? Est-elle à la hauteur de Life is Strange ? 

Family affair

On ne change pas une équipe qui gagne ! Dans cette nouvelle création, DONTNOD reprend sa formule magique avec un duo très attachant uni par les liens du sang, comme dans Life is Strange 2, et, bien sûr, des super-pouvoirs ! Mais il faut surtout saluer que pour la première fois dans le jeux vidéo : l’un de ces deux personnages principaux est transgenre. Sa quête identitaire est d'ailleurs au centre de l'histoire. 

Tell me why démarre avec les retrouvailles d’Alison & Tyler, frères et soeurs jumeaux séparés pendant 10 ans suite à la mort tragique de leur mère. Cette dernière, Mary-Ann, élevait ses deux filles Ollie (prénom de Tyler avant qu’il ne fasse sa transition) et Alison dans une maison isolée dans un coin pommé de l’Alaska. Un jour, visiblement au bout du rouleau, elle est prise en flag de manipulation de fusil par sa fille Ollie. L’enfant prend peur et prend la fuite suivi de sa mère armée. La suite, je vous laisse l’imaginer : Ollie aurait poignardé sa mère avec des ciseaux pour se défendre elle et sa soeur. 

Tout laisse penser que Mary-Ann n’a pas su encaisser la transidentité de sa progéniture, qui était venue lui montrer sa nouvelle coupe de cheveux “garçonne”. C’est en tout cas avec cette idée que Tyler & Allison ont appris à vivre pendant 10 ans. Après avoir purgé sa peine dans un centre pour “ado à problèmes”, Tyler va enfin pouvoir retrouver sa soeur Allison. Après des retrouvailles très touchantes, nos deux jumeaux ne vont pas avoir d’autres choix que de replonger dans les souvenirs douloureux qui habitent la maison de leur enfance qu’il faut réussir à vendre. L’occasion pour eux de tirer un trait sur le passé. Mais un élément perturbant retrouvé dans la chambre de leur mère va totalement remettre en question leur vision des choses. 

Un super(flu)-pouvoir

Visuellement, on retrouve le joli style peinture avec une touche de réalisme si propre au studio. Tell me why s'offre même un léger lifting au passage nous permettant d'apprécier encore plus ses magnifiques décors enneigés et ensoleillés. Ce qui remonte un peu le niveau des expressions faciales qui, une fois de plus, laissent un peu à désirer.

Comme pour les Life is Strange, le gameplay reste assez classique. On se déplace, interagit avec des objets pas toujours utiles, en collecte d’autres, et on bénéficie comme toujours de plusieurs choix de réponses pour choisir par exemple de se ranger du côté du frère ou de la soeur. Le temps de jeu est plutôt partagé équitablement entre Allison et Tyler qui ont deux caractères très différents les rendant encore plus attachants et intéressants. Quand l’une aura tendance à faire preuve d’une (trop?) grande indulgence, l’un plus rancunier et sur la défensive n’hésitera pas à “rentrer dans le lard” pour obtenir ce qu’il veut. 


 
Malheureusement trop peu exploité, le super-pouvoir de nos deux héros leur permet de communiquer par la pensée et de visualiser des temps forts de leur enfance mouvementée. Il vous sera d’ailleurs souvent demandé de choisir la version de l’un ou de l’autre. Ces choix seront cependant sans grandes conséquences pour la suite de l’histoire. A mon grand regret, alors que le super-pouvoir était central dans les Life is Strange, dans Tell me why il n’apporte finalement pas grand chose à l’histoire et au gameplay. On aurait très bien pu s’en passer. 

Ils vécurent pas toujours heureux...

Heureusement, la magie opère la plupart du temps grâce à l’imagination sans limite d’une maman artiste dont l’âme habite toujours la maison. Le Livre des Gobelins, un journal de contes créé par Mary-Ann qui n’est autre qu’une métaphore de sa propre vie, permettra à nos deux héros de résoudre des énigmes plutôt bien fichues permettant d’en apprendre davantage sur ses maux et les causes de son craquage 10 ans plus tôt. 

Finalement, Tell me why est bien plus dans la narration et la contemplation que Life is Strange et les interactions se font beaucoup plus rares. Il n’en reste pas moins savoureux grâce à une ambiance tantôt poétique tantôt angoissante lorsqu’il prend des allures de thriller policier / psychologique et que sa musique indie laisse place à une sonorité haletante. Un rythme qui réussira à nous garder en haleine jusqu’à une fin un poil trop expéditive et décevante à mon goût. 

Sans casser 3 pattes à un pigeon, Tell me Why a le mérite de réussir à traiter des sujets sensibles comme la transidentité, le deuil ou la maladie mentale, avec toujours beaucoup de justesse et sans jamais tomber dans la lourdeur ou le cliché. Neuf heures de jeu (moins ou plus selon votre façon de jouer) que vous oublierez peut-être rapidement, mais qui se savourent comme un beau conte des temps modernes au chaud sous un plaid. 

Note globale

14/20

Un duo très attachant et une histoire haletante qui m'a happé dès les premières minutes. Bordel, pourquoi il a fallu me coller cette fin expéditive voire un peu clichée quand tout le reste du jeu était traité avec beaucoup de justesse ! Tell me why est globalement un bon DONTNOD mais il va en falloir beaucoup plus pour détrôner les deux premiers Life is Strange (ok, le premier est hors-catégorie) !

Les plus :

  • Un duo très touchant
  • Le 1er héros de jeux vidéo transgenre !
  • Une intrigue réussie
  • L'ambiance thriller policier
  • Des sujets sensibles traités avec justesse
  • Le livre des gobelins et ses énigmes
  • Les jolis décors

Les moins :

  • Une fin un peu trop expéditive
  • Un goût final de "tout ça pour ça"
  • Retombe assez vite comme un soufflé

Partage cet article !

Violaine

À propos de l'auteur de l'article : Violaine

Licorne en chef de Geekmick. Tombée dans les jeux vidéo à 8 ans avec Robocop Vs Terminator sur Megadrive et Tomb Raider sur PC. Aime ses chats Chappie et Balec. Particularité : humour gras, références douteuses et fâcheuse tendance à ponctuer toutes ses phrases de gros mots. Expression fétiches : "comme ma bite" "comme ma chatte" "c'est ce qu'il m'a dit hier" "balec" "putain" "bordel de cul". Secret honteux : Tous ses amis lui offrent des licornes mais en vrai à la base, elle cherchait juste un truc kitsch pour le logo de Geekmick.

Commenter cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Partager cette page