The Cloverfield Paradox : Bien tenté mais surtout bien raté

Ciné - Séries Publié par June le


 

Dimanche 4 Février sortait par surprise sur Netflix : The Cloverfield Paradox. Je dis surprise car le film a été annoncé et mis en ligne sur ma plateforme préférée le jour du SuperBowl. Ouais comme ça pas de promo et de bande annonce qui nous font languir pendant des mois. BIM. Sur Netflix le jour même. J’étais très heureuse d’apprendre qu’un nouvel opus de la saga avait été fait et j’avoue cela a ranimé ma lueur d’espoir de comprendre enfin d’où viennent ces horribles monstres qui détestent les humains. Bande annonce officielle pour vous mettre en appétit, ou pas. Suivi de mon avis avec spoilers (je précise).

1, 2, 3 Cloverfield

Ce film fait bel et bien partie de l’univers Cloverfield. Le premier opus « Cloverfield » sorti en 2008 m’avait paru complètement dingue. Le (pas si) simple fait que le film soit réalisé comme si la caméra était portée sur l’épaule rendait cette invasion hyper prenante et on se sentait très impliqués. Sans répondre à aucune question, le réalisateur avait réussi à faire un très bon film de SF.

Le deuxième « 10 Cloverfield Lane » ne répondait toujours pas à ces questions mais nous proposait une autre vision de l’expérience.Plus psychologique. Le film était beaucoup moins basé sur l’extraordinaire mais plus sur l’introspection et sur les personnages que le premier (avec un bon moment SF à la fin). Je ne m’étendrais pas sur celui-ci, je ne l’ai jamais revu mais j’en garde un excellent souvenir.

Pour ce troisième opus « surprise » je m’attendais enfin à des réponses. Je voulais vraiment savoir pourquoi et comment ces horribles machins ont décidé de nous éradiquer.

Le pitch pourri

Simplifions l’histoire au maximum. Sur une Terre qui ressemble à s’y méprendre à la notre, les ressources viennent à s’épuiser et la population mondiale est clairement dans la mouise. Un équipage de scientifiques est envoyé en orbite de la terre avec un giga accélérateur de particules appelé modestement « Sheppard », ils espèrent de là capter assez d’énergie solaire pour sauver 8 milliards d’humains. Les tentatives échouent les unes après les autres et on commence clairement à réaliser qu’on ne va pas faire de vieux os sur Terre. Mais c’est sans compter sur notre bonne vieille équipe de "scientifiques" qui arrive enfin à faire avancer les choses. Oui. Sauf que. Ils n’ont pas réussi et une série d’événements complètement mystiques va survenir à bord de la station « Cloverfield ». Ils vont vite se rendre compte que l’univers qu’ils ont sous les yeux n’est pas vraiment le leur et qu’ils sont dans la panade pour sauver les humains.

Un début de réponse à nos questions

Moi qui attendais des réponses suite aux deux opus et bien j’ai été quelques peu déçue. Énormément en fait. Oh la belle affaire. Ces monstres ne viennent même pas d’une autre planète. Je voyais bien les aliens ignobles venir manger la planète Terre pour récupérer une ressource mystique inconnue pour permettre la survie de leur espèce. Et bien non, s’ils sont là c’est la faute d’une brochette de scientifiques humains débiles qui ont créé une distorsion entre deux univers. Voilà c’est tout. D’ou viennent-ils? Quel est leur but? Ça on ne le saura jamais (pitié Netflix ne fais pas un Cloverfield 4!). Et ne me dites pas que vous ne l’avez pas vu venir, des le début du film un romancier est interviewé sur une chaîne d’info et il parle de ce phénomène qui peut arriver. Mais personne ne le croit. Les idiots.

Le paradis sur Terre

Vous avez demandé un navet?

Et bien vous allez être servis. La première partie du film passe assez bien car plusieurs moments « drôles » viennent ponctuer la pression que la situation peut imposer. Ainsi, on s’esclaffera volontiers quand le spationaute russe se regarde dans le miroir et voit son œil gauche dire merde au droit (9gag est passé par la). Il sera aussi question de bras coupé qui vit sa vie tranquillou comme la Chose de la famille Adams. Et c’est la que ce décalage devient gênant parce que ces situations deviennent grotesques au fur et à mesure qu’on avance dans le film. "OSEKOUR je suis la dame dans le mur, sauvez moi je suis gentille." On voit tout arriver à 10kms et tous les éléments nuls d’un mauvais film de SF sont montrés au fur et à mesure. Et la deuxième partie du film alors? Tout aussi grotesque, on assiste à un imbroglio de décisions débiles prises par nos protagonistes qui sont -enfin en principe- des scientifiques intelligents et ô combien au fait de ce que la science peut faire. Plot twist : ils ne le sont pas.  On assiste impuissant aux événements et on a presque envie de leur jeter du pop-corn à la tronche.

Élus pires spationautes de 2018.

Je sais l’année ne fait que commencer mais il me semble pas qu’une suite soit prévue à Alien : Covenant donc je pense qu’ils ont la palme d’or là. Les personnages sont mous, dénués de conscience professionnelle et tous individuels. On dirait qu’ils défendent tous leurs patries respectives en oubliant que c’est le monde entier qui est train de mourir. Ajoutez à ça les stéréotypes des pays : la chinoise ne parle pas anglais, le russe est un vilain, l’allemande est nazi et l’Italien est le déconneur de la bande. Ava Hamilton (le personnage principal) incarnée par Gugu Mbatha-Raw (et pourtant si brillante dans San Junipero de Black Mirror), est je crois la pire de toute. Elle fait passer ses émotions avant la mission et n’est pas du tout crédible dans son rôle de scientifique.

Je vous épargne les inexactitudes scientifiques qui font passer la SF pour un vulgaire prétexte pour faire un film drama.

Vous en conviendrez, je suis extrêmement déçue par ce film. Mais d'un côté rassurée qu'il n'ait pas pris le cheminement classique de sortie ciné et de promo. Clairement les 11,70€ de place de ciné me seraient restés en travers de la gorge (cimer le cinéma Pathé d'avoir supprimé la réduction -26 ans).

Note globale

2/10

Les plus :

  • Les 2 ou 3 plans de la station spatiale qui sont jolis
  • La présence de Daniel Brühl au casting #winkwink
  • Le fou rire procuré par cette fin drôle (et nulle)

Les moins :

  • Déception ultime sur la raison de la venue des monstres
  • Les lacunes du jeu d'acteurs
  • Le côté trop drama d'un film supposément SF

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June

À propos de l'auteur de l'article : June

Bébé licorne-chat chez Geekmick. Passionnée de cinéma et de science fiction depuis son plus jeune âge grâce à papa fan de jeux vidéos. Biberonnée à Tomb Raider et Syberia. Aime : les mindfucks dans les films, cette impression de ne plus savoir vivre quand tu as fini une série et les chats (partout tout le temps). Particularité : sait placer habilement en chaque fin de soirée une compilation de deux heures de lolcats sur YouTube. Expression fétiche : le « tu vois » des connasses en fin de phrase. Secret honteux : a vu Moulin Rouge près de 176 fois. Sachez que Le chat est à June ce que la licorne est à Violaine.

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