Get Even : pot pourri vidéoludique innovant mais frustrant - Test PC

Jeux Vidéo Publié par Violaine le


Face à la recrudescence de tentations vidéoludiques en ce "début" d'année, je me suis engagée dans un truc que je respecte plus ou moins (quand ça m'arrange) : avant de pouvoir acheter un nouveau jeu (j'entends jeu à plus de 30 boules), je dois en finir un autre de ma bibliothèque. Partie du constat triste que je n'emporterai pas mes achats Steam jamais lancés dans ma tombe, ça me rassurait un peu... Dans ma petite bibliothèque Steam, reposait un certain Get Even, qui me faisait de l'oeil depuis un moment. Sorti le 23 juin 2017, le jeu signé The Farm 51 et Bandai Namco a un peu fait parler de lui dans la presse, mais sans doute pas assez pour que je le mette en haut de ma todo. Graphismes photo-réalistes et horreur psychologique, c’est pile ce dont j'avais envie en ce moment. L'autre petit truc grisant, c'est que je n'avais donc que très peu d'infos à son sujet. Parfois, l'inconnu a du bon ! Ou pas... ?

Amour et amnésie

Me voici dans un vieux bâtiment délabré et rempli de graffitis. Ne sachant plus vraiment à quel type de jeu vidéo j'ai affaire, je profite de cette petite balade Urbex pour prendre des photos avec mon smartphone. Oh wait, le smartphone sert en fait à analyser les lieux, scanner des objets et/ou détecter des sources de chaleur. Oh wait, un texto : "Nous avons la fille, vous ne pouvez pas la sauver". Oh wait, si je range mon smartphone celui-ci est remplacé par un gros gun. Quelque chose me dit que je suis pas venue là pour faire de l'Urbex.

Dommage car les graphismes sont bien soignés et c'est un vrai plaisir de se balader dans ce mystérieux bâtiment désaffecté. La musique ainsi qu'un mystérieux bruit métallique qui revient régulièrement dans le jeu jouent également dans l'immersion. C'est le français Olivier Derivière (Remember Me, Harold, Assassin's Creed IV Freedom Cry) qui a travaillé sur la bande-son de Get Even. Celle-ci réagit en temps réel avec mes actions, ce qui apporte un vrai côté angoissant à l'ambiance. Le gros plus : la technologie audio 3D qui rend l'utilisation d'un casque audio essentielle. Ça fonctionne dès le départ : on stresse sans trop savoir pourquoi en s'infiltrant dans les couloirs du bâtiment. Peut-être est-ce parce qu'une jeune inconnue est sur le point d'exploser.

Je mets juste ce screenshot de drone pour faire plaisir au Geek

BOUM ! Mince, j'ai déjà droit à un Game Over ?! Non, mais visiblement l'opération sauvetage c'est pas pour tout de suite. Je m'appelle Cole Black, j'ai une voix grosse comme mes cojones, je souffre visiblement d'amnésie et je suis pommé dans un asile tout miteux. Une voix plus ou moins bienveillante va me guider tout au long du jeu pour tenter de recoller les morceaux. Il/elle (parfois sa voix mue) s'appelle Red. Muni d'un casque VR appelé Pandora, je vais pouvoir revivre avec lui/elle différents souvenirs afin de trouver la sortie de cet HP pas très accueillant. Est-ce que je fais partie d'une expérience psychologique ? Suis-je le cobaye d'un traitement de choc ? Nul ne le sait, pas même notre M. Black qui semble tout de même avoir des choses à cacher.

Une chose est sûre notre héros est loin d'être innocent dans cette affaire mêlant amour, infidélité, concurrence déloyale et trahison. Et on a très très envie d'en apprendre plus sur son rôle dans cette histoire, que je ne saurais trop vous dévoiler pour ne rien gâcher à ceux qui souhaiteraient (malgré les critiques qui vont suivre) se lancer dans Get Even.

J'ai en tout cas été très emballée pendant les premières heures de jeu. La reconstitution des souvenirs est un excellent prétexte pour nous faire découvrir une grande variété de décors et d'ambiances... Et donc d'émotions ! Vous voulez me faire peur ? Foutez-moi dans un asile et le tour est joué. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai jamais été capable de faire Outlast. Alors forcément, avec la bande-son stressante et l'ironie d'un "PARTY, PARTY, PARTY, PARTY" clamé dans les couloirs de l'hosto, j'ai cru devenir folle. Je me suis même couchée avec cet air en tête. J'ai d'ailleurs eu besoin de le partager avec vous sur Facebook.


Heureusement, je n'étais pas complètement démunie avec mon gun. Car s'il fait par moment penser à un walking simulator, Get Even intègre tout de même des petites énigmes bien ficelées ainsi qu'une petite touche FPS et infiltration à son gameplay. C'est d'ailleurs peut-être sur ces deux derniers points qu'il se perd...

Back to (Cole) Black

Moi nan plus jcomprends que dalle putain !

Plein de promesse et ultra immersif, j'ai dévoré Get Even avec beaucoup d'entrain lors des quatre premières heures. Le hic, c'est qu'il m'en a fallu six autres pour venir à bout de cette expérience. 6 heures finalement assez superflues tenant parfois plus de la corvée que du plaisir. J'aurais préféré un jeu de quatre heures moins répétitif et plus soigné en termes de gameplay...

Vous voyez l'Award "Indescriptible" de Steam ? "Ce jeu c'est comme... en fait, c'est plutôt semblable à... imaginez une combinaison de... enfin, c'est impossible à décrire, il faut y jouer." ? Get Even aurait tout à fait pu le gagner... S'il avait réussi à être bon partout.

Pour commencer, on vous met un bon gros corner gun sous les yeux, pour étonnamment vous dire d'éviter de trop l'utiliser et de privilégier une approche douce. Disciplinée que je suis, je me suis donc forcée à ne pas en abuser en optant pour l'infiltration. Avec votre appli radar qui point les ennemis et leur champ de surveillance, rien de bien compliqué. Sauf qu'on est loin d'un Metal Gear Solid. Le comportement des IA est assez compliqué à cerner : tantôt elles vous repèrent on ne sait trop comment, tantôt vous pouvez passer à côté sans faire preuve d'une grande discrétion. Ajoutez à cela l'usage de votre smartphone pour reconstituer des souvenirs de planque pour alourdir le tout + le fait que votre perso soit incapable de sauter. Au début on est discipliné, au bout du troisième reset (je voulais la jouer parfait au départ) suite à un repérage on en a assez.

Après vous être fait repérer, il suffit en fait d'attendre quelques minutes dans un coin où les IA ne sont pas assez intelligentes pour aller regarder, alors même que vous vous y dirigiez. Bref, au final on a qu'une envie : foncer dans le tas. C'est là qu'intervient la phase FPS. Elle est malheureusement sans grand intérêt. Non seulement le corner gun est super chiant à manier, mais en plus on ne prend pas spécialement de plaisir à tirer dans tout ce qui bouge.

Certains moments sont vraiment très réussis et touchants !

Les quelques moments jouissif du jeu seront de toute façon gâchés par les nombreux bugs du jeu. Si comme moi vous êtes du genre à titiller le mur invisible, évitez dans Get Even. Vous risquez de bloquer votre perso et de recommencer au dernier checkpoint. Sans compter sur les fois où, en plein moment crucial niveau scénario, Get Even se fermera sans raison.

J'ai réussi à passer outre ces quelques défauts lors des premières heures avec M. Black. Mais ma patience a atteint ses limites lorsque j'ai dû me retaper les mêmes scènes avec un autre perso. Ce qui était censé apporter un point de vue différent, une plus-value scénaristique, n'apporte finalement que de la répétition et des galères... Heureusement, des scènes touchantes, notamment grâce à la grande qualité du doublage (VOSTFR), viennent nous redonner un peu de courage. Comme le demande très justement Grace, un perso du jeu : "Pourquoi avoir tout gâché ?!!!"

Les moments de vie viennent apporter un peu de profondeur à la dernière partie du jeu.
 
Au final, en parcourant les forums de jeux vidéo, j'ai découvert que le seul intérêt d'opter pour l'approche douce était d'avoir droit à une fin alternative. Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle lorsqu'il s'agit d'une fin sans aucune profondeur se déroulant pendant le générique du jeu ?! Est-ce que ça valait le coup de se farcir tout ça pour un dénouement aussi grillé que des seins refaits ? (ouais j'avais pas d'autres métaphores).

C'est vraiment dommage car il y avait du potentiel dans Get Even. Mais la promesse de départ n'a pas été tenue. Tant au niveau des graphismes (on évolue d'un "wahou" à un "mouais" au fil du jeu) que de l'intrigue. Mention spéciale pour ces mystérieuses portes à digicode qu'on "ouvrira éventuellement plus tard" et qui resteront en fait fermées à jamais tant les défauts gâchent la rejouabilité du jeu.

C'est dur pour moi de noter ce jeu car je détester défoncer un jeu qui me séduisait au départ. J'étais tellement emballée les premières heures, que j'avais envie de le recommander à tous. Aujourd'hui je conseillerais plutôt d'attendre que son prix baisse (30€ actuellement, je l'avais acheté quand il était à -50%) ou qu'un pote vous le prête. Ou de vous contenter d'écouter sa bande-son qui elle est irréprochable.

Je suis remplie d'espoir pour le prochain jeu annoncé de The Farm 51, Chernobylite, qui je l'espère ne me laissera pas sur ma fin (faute d'orthographe volontaire).

Note globale

6/10

Les plus :

  • Très immersif
  • Bien stressant par moment
  • Bande-son aux petits oignons
  • Expérience sonore 3D réussie (sortez votre casque !)
  • Les doublages d'une grande qualité
  • Des graphismes soignés

Les moins :

  • ... Mais un peu inégaux
  • La fin carrément prévisible
  • Perte de profondeur au fil du jeu
  • Les nombreux bugs
  • Le côté répétitif de la dernière partie du jeu

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Violaine

À propos de l'auteur de l'article : Violaine

Licorne en chef de Geekmick. Tombée dans les jeux vidéo à 8 ans avec Robocop Vs Terminator sur Megadrive et Tomb Raider sur PC. Aime ses chats Chappie et Balec. Particularité : humour gras, références douteuses et fâcheuse tendance à ponctuer toutes ses phrases de gros mots. Expression fétiches : "comme ma bite" "comme ma chatte" "c'est ce qu'il m'a dit hier" "balec" "putain" "bordel de cul". Secret honteux : Tous ses amis lui offrent des licornes mais en vrai à la base, elle cherchait juste un truc kitsch pour le logo de Geekmick.

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